« Non, non et non » : Lonie fait son Terrible Two !

Lonie vient prendre le bain – Naaaannn

Lonie vient changer ta couche – Naaaaan

Lonie met ton manteau – Naaaan…. Lonie vient mettre ton manteau…S’il te plaîîîîîîîîîît maintenant… (Je reste calme…Je respire… Je ne m’énerve pas). Lonie a 2 ans !

Cette phrase a l’air complétement anodine et pourtant cela est loin d’être le cas. Beaucoup de parents qui ont déjà élevé des enfants connaissent la suite de l’article et ont un petit sourire suspendu aux coins des lèvres… mais pour les nouveaux venus dans le monde de la parentalité et de l’éducation d’un petit rejeton, je vois déjà leur œil intéressé !

Car en fait, on ne nous dit rien ! Tout le monde parle de la fameuse crise d’adolescence, de cette rébellion, de cette période où les parents deviennent « has been », où l´ingratitude de l’enfant est à son apogée! Mais personne ne nous parle du fameux mais non moindre  « Terrible Two ». Hé bien oui, c´est le nom donné à la période des 2 ans outre-manche. Personnellement, elle m’est totalement tombée dessus aux 19 mois de Manouche. Oh, stupeur « Chucky sort de ce corps » ! Votre enfant a conscience de son existence propre et entre dans la phase dite  « d’opposition ». Durant cette période une seule chose compte à leurs yeux : « s’affirmer » et cela se traduit par une avalanche de « non », par un systématique « c’est à moi » suivi par le fameux « moi tout seul » et arrive souvent à son apothéose par des crises (de nerfs) qui leur permettent d’exprimer leurs frustrations.

Au second, cela fait sourire et l’attirail des techniques employées sur le premier est dégainé. Mais je vous jure qu’avec Manouche, je n’ai pas souri tous les jours. J’ai même eu des moments de grand désarroi où s’occuper d’elle devenait angoissant. Alors, ni une ni deux on se ressaisit et on va s’informer.
Quelques ouvrages (Questions au psy – Spécial petits – Anne Bacus ou encore « les psys-trucs » pour les enfants de 0 à 3 ans de Suzanne Valières ou si vraiment c’est hard « J’ai tout essayé » d’Isabelle Fillozat) et autres  forums de parents m’ont servis à comprendre ce phénomène surréaliste où votre enfant se transforme en un petit tyran.

Les premières phrases que vous allez lire vont vous rassurer de suite : « Votre enfant est psychologiquement équilibré. Tout est normal ».

Bon, super, il est équilibré mais à nous, ses adorables parents , il nous rend la vie impossible… Comment on fait ?
Une superbe chronique d’une Maman sur le net m’avait bien aidé à relativiser (je ne trouve malheureusement plus le lien) en racontant avec humour les différentes crises de l’enfant… Deux sont restées gravées car ce sont celles où Manouche excellait : La crise molle : l’enfant dégouline sur le sol quand vous voulez l’habiller  (spécialement quand vous êtes pressés bien sûr ). Et comme les filles se ressemblent, Lonie est aussi assez bonne dans l’exercice.
La seconde est la crise du petit lardon qui frit sur le parquet : votre enfant se jette par terre et remue tout son corps en hurlant et vous regarde du coin de l’œil pour voir si vous allez céder à son désir.

Vous l’aurez donc compris, c’est rebelote avec Lonie. Elle s’affirme, décide pour quelques secondes… Prend le pouvoir… Et si ça tentative échoue, elle s’époumone.
C’est une période où notre patience mais surtout notre inventivité doit être au taquet. Détourner en jeu la demande, proposer des choix, éviter l’ordre frontal sauf s’il en va de sa sécurité.

Tu ne veux pas venir au bain – bah ta poupée, elle,  elle veux bien et on déshabille la poupée et normalement votre chérubin se dit que se serait quand même drôle de la laver lui-même (ou la voiture en plastique bien-sûr) !!!
Tu veux pas t’habiller – D’accord tu iras en pyjama dehors – et assumer si cela doit être fait mais les miennes se sont toujours laisser habiller avant de sortir si ce n’est juste devant la porte d’entrée, in extrémis.

Après, la violence des crises dépend aussi de votre écoute et de votre réceptivité. Un enfant a qui on dit « Non » doit comprendre pourquoi et ne pas recevoir juste un « non » qui ferme le dialogue et provoque une frustration immense pour ce petit être qui attend d’être entendu en tant que personne. « Je ne te donnerai pas ce gâteau maintenant, car c’est l’heure de dîner, mais par contre tu peux avoir une vache qui rit ou un morceau de gruyère pour patienter ». Des réponses simples mais claires évitent souvent la montée en puissance de la frustration. 
Mais parfois la crise sera très grosse et dépassera votre enfant. Et à ce moment là, il faut l’entourer, l’aider à revenir à la réalité.

Un peu plus tard, vers 3 ans, si les crises continuent (avec l’arrivée des n°2 en général), n’hésitez pas à lui proposer de construire sa boîte à colère ( dans laquel on déposera le livre « Grosse colère » de Mireille d’Allancé ou encore un coussin qu’il pourra lancer ou même frapper). Cela a bien marché sur Manouche… Quand la colère montait, je l’envoyais régler ses comptes avec sa boîte et lui demander une fois l’orage passé, ce qu’elle avait fait : lu le livre ? Lancé le coussin ? Terminé de colorier le dessin qui ornait le couvercle… En gros, des petits moyens pour détourner la colère…

C’est chaud la vie de parent quand même! Mais bon…. Après ce qui est rassurant (bien qu’énervant sur le moment), c’est que les grands-parents n’ont aucun souvenir de cette période! Cela permet de relativiser et de se dire que ce « Terrible Two » n’est peut-être pas si terrible. Mais, il valait bien un article, non????

PS : L’illustration n’a pas été faite lors d’une crise de Lonie… Je lui ai juste demandé de jouer à cache-cache et de faire le lion! Pas mal non… Cours Florent 3ème année 😉 !