Bébé arrive, et peu importe la porte ( ou comment ne pas redouter une césarienne ) !

Définition du mot « césarienne » : Une césarienne est une intervention chirurgicale visant à extraire un enfant de l’utérus maternel par incision de la paroi utérine.

Le mot « césarienne » dérive du latin caesar qui veut dire enfant né par incision.

Cela fait déjà plusieurs mois que je veux aborder ce thème de la naissance… Mais comment le faire sans étaler mes propres accouchements sur le papier ! Comment exprimer ce sentiment d’échec complet pour l’arrivée de ma première fille et ce sentiment de contrôle et de réconciliation face à cette opération pour ma petite dernière.

Comme toute à chacune ou presque, je rêvais de l’accouchement « parfait ». Mais qu’est-ce qu’un accouchement parfait???

Beaucoup répondront qu’un accouchement parfait est un accouchement par voix basse sous péridurale avec des contractions efficaces qui permettent au bébé de nous rejoindre sans difficulté… Hé ben, je peux vous dire, qu’avec mes deux accouchements, j’étais bien loin du compte.

Mon premier accouchement s’est terminé en césarienne d’urgence pour arythmie cardiaque sévère de ma petite crevette. Les chutes de rythme se dessinent sur le diagramme et entraîne une surmédicalisation (ocytocine et péridurale dans la foulée). La porte s’entrouvre mais pas assez. Le corps médical prend la décision de m’ouvrir le ventre. L’atmosphère est tendue. Manouche est bleue. Massage cardiaque. Cloche à oxygène.

Le naufrage est parfait. Le moral est dans les chaussettes… Et en plus, je ressens une immense culpabilité  face à mon iJules qui n’a donc pas pu couper le cordon. Autant vous dire que je n’avais pas imaginé cette situation pour la naissance de mon enfant. Mais en même temps, Manouche était là,  et bien là. Vivante. Et heureusement en forme.

Mon deuxième accouchement s’est terminé en césarienne car la porte ne voulait pas s’ouvrir malgré des contractions d’une violence extrême. Nous avons donc acté avec iJules pour partir au bloc dès que possible . L’anesthésiste me confirme que je viens de vivre les douleurs des futures mères « comme au bon vieux temps ». J’étais bien heureuse de décider que cela cesse. Lonie déboule, pimpante, toute rose. Je l’embrasse.

Loin de prôner l’accouchement par « césarienne programmée » car j’aime l’idée que l’enfant soit en quelque sorte « maître » de son destin et choisisse son étoile de naissance (sa date),  je pense qu’il est grand temps de dédiaboliser cette pratique qui permet juste de mettre au monde des enfants, quand la nature a du mal à faire son boulot. Cette sacro-sainte voix basse est tellement espérée par les femmes que quand l’accouchement doit se passer par césarienne, c’est la dépression pour tout le monde.

Toujours en me gardant bien d’encenser cette pratique du bistouri, je tiens à rappeler haut et fort qu’elle permet de mettre un enfant au monde. Et n’est-ce pas cela l’essentiel???

Aujourd’hui encore, beaucoup d’entre nous (même de notre génération)  voit la césarienne comme un moyen d’accouchement de seconde zone. J’ai souvent entendu : « Ha bon, t’as pas réussi. Oh, ma pauvre.  Moi j’ai accouché « normalement ». C’est peut-être ça la différence : la normalité… Est-ce que l’on est une mère pas normale ou moins douée que les autres quand notre enfant sort par une autre porte ???

Alors, après on va me dire : « Oui mais une césarienne tu souffres plus longtemps… Tu peux moins t’occuper de Bébé…La cicatrice te fait mal… ».

Chaque femme est unique et les conditions de cicatrisation sont différentes pour toutes mais il en va de même pour l’accouchement par voix basse. Il ne faut pas omettre les différentes conséquences de cette mise au monde naturel  : épisiotomie, ventouses,  forceps… Que du bonheur! Sans parler des bébés un peu sonnés qui se retrouvent en néonatalogie après un accouchement bien long…

Tout cela pour dire que je considère aujourd’hui que le moyen importe peu, le plus important, c’est l’enfant.

Si ce billet ne pouvait être lu que par une seule future maman et qu’elle arrive à se dire qu’une césarienne n’est pas si grave, qu’elle n’est qu’un moyen supplémentaire de mettre un enfant au monde,  alors je n’aurai pas écrit cet article pour rien.